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    Pour l’épargnant, investir son argent en assurance vie sur des fonds en euro est synonyme de sécurité (le capital est garanti), rentabilité et disponibilité. A noter que les fonds en euro représentent 80% de l’investissement de l’assurance vie.

     

     

     

    Seulement voilà qu’avec l’article 21 bis de la loi Sapin 2, le gouvernement considère que le contexte peut être remis en cause. En effet, que prévoit cet article ? En cas de crise grave, il y aurait la possibilité de « suspendre, retarder ou limiter temporairement, pour tout ou partie du portefeuille, le paiement des valeurs de rachat, la faculté d’arbitrages ou le versement d’avance sur contrat ».

     

    Jusqu’à maintenant, l’Autorité de contrôle prudentiel pouvait agir de cette façon si une société d’assurances était en danger. Le Haut conseil de stabilité financière détiendra ces pouvoirs une fois la loi Sapin 2 adoptée pour tout ou partie des sociétés.

     

    Quelle est la situation actuelle ?

     Depuis une vingtaine d’années, les rendements des fonds en euro diminuent.
    Les assureurs ont mis dans leurs portefeuilles essentiellement des obligations d’Etat  et d’entreprises privées dont les taux sont en baisse. L’évolution des rendements des contrats d’assurance vie qui est en quelque sorte corrélée des taux d’intérêts obligataires suit donc ce mouvement.       

     

    Aujourd’hui, les obligations d’Etat ont un rendement proche de zéro alors que les assureurs versent aux épargnants un rendement de 2%, l’écart interpelle, d’autant plus que les assureurs doivent payer les salaires et les charges fixes. A cela, on peut mettre en avant l’ancienneté et les taux élevés de certains Bons d’Etat.

      

    Que craint le gouvernement pour inclure un tel article dans la loi ?

     Deux risques sont mis en avant. Le premier concerne la poursuite des taux bas à défaut d’être négatifs pour les emprunts d’Etat sur une longue période, le second une remontée brutale des taux.

     

    Dans le premier cas, les assureurs pourraient être amenés à réduire le rendement proposé aux épargnants dans la mesure où ils ne pourraient pas d’une part éternellement puiser dans des anciens Bons d’Etat aux rendements significatifs pour réaliser des plus-values et d’autre part faire face aux salaires et coûts fixes évoqués précédemment sans finalement se mettre en danger.
    De plus, un rendement à 1% plutôt qu’à 2% pourrait-il entraîner une décollecte à laquelle les assureurs ne pourraient faire face ? Rien n’est moins sûr car même avec un taux à 1%, le rendement resterait supérieur aux rendements des autres produits d’épargne.

     

    Dans le second cas, celui faisant référence à une hausse brutale des taux, le problème se poserait si les taux obligataires à 10 ans remontaient à des niveaux de l’ordre de 3%, ce qui représente aujourd’hui le niveau des portefeuilles des assureurs. Une hausse brutale des taux n’étant pas dans les scénarios des analystes, cette hypothèse ne serait pas à craindre.

      

     

    En résumé, si une hausse brutale des taux semble être exclue, il faut cependant garder  à l’esprit qu’une collecte massive continue peut à terme poser des problèmes aux assureurs pour maintenir des niveaux de rendement supérieur à l’inflation.

     


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